Goupil G3 et G5 E-Hybrid

Rusés... comme deux Goupil

Il fallait oser ! En 1996, Pascal Duclos, ingénieur électrotechnicien, et Thierry Zerbato, spécialiste des nacelles autoportées, s'associent et décident de se lancer dans la production de petits véhicules utilitaires électriques. Pari osé car à cette époque ce mode de propulsion n'a pas le vent en poupe comme aujourd'hui. Les tentatives des grands constructeurs comme Peugeot se sont soldés par des échecs, et rien ne dit alors que l'avenir sera électrique. Mais un sens aigu de l'anticipation, une parfaite connaissance des technologies requises et sûrement quelques sueurs froides donnent finalement raison à la petite entreprise basée dans le Lot-et-Garonne, aux portes d'Agen. Le véhicule en question s'appelle Goupil. Pourquoi ce nom, choisi par les deux dirigeants ? Parce que cet utilitaire se veut rusé comme un renard, capable de se faufiler partout et en silence tout en sachant s'adapter à toutes les situations.

Le premier Goupil est né en 2001. C'est le G3 et c'est un véhicule 100 % électrique. Ce modèle « historique » a largement évolué au fil des années et des remarques ou demandes des clients pour être ce qu'il est aujourd'hui. Depuis peu, il va se sentir moins seul : un petit nouveau vient de faire son apparition. Il s'appelle G5 et c'est un véhicule hybride bi-mode, essence et électrique.

Lorsqu'on les découvre, les Goupil frappent par leur étroitesse. Ils sont tous deux très fins et plutôt hauts, d'où cette inhabituelle silhouette quand on les regarde de face. Mais qu'importe la ligne, l'essentiel est ailleurs. S'ils sont aussi étroits, c'est pour pouvoir passer partout. Prenons le G3. Il affiche une taille mannequin avec ses 1,10 mètre de large. C'est donc le véhicule parfait pour les communes, les villes et toutes les collectivités territoriales. Le G3 est aussi à l'aise dans les allées d'un jardin ou d'un cimetière que dans les ruelles d'un centre historique. Il est doté d'un moteur électrique asynchrone d'une puissance nominale de 5,4 kW.

Goupil G3

Prendre le volant d'un G3 est assez surprenant. Il est évidemment silencieux, mais ça, on commence à s'y habituer. Conséquence de cette absence de bruit moteur, les bruits de roulement, aérodynamiques ou environnants se font nettement plus entendre. Sur ce G3, la montée en puissance est assez franche et la vitesse maximale, de 40 km/h dans sa version quadricycle lourd, est vite atteinte. Le freinage, comprenant une récupération d'énergie, est très correct et les suspensions absorbent plutôt bien les imperfections de la chaussée.

Autre particularité de ce G3, il dispose d'un rayon de braquage assez stupéfiant de 3 mètres entre trottoirs. Il ne tourne pas sur lui-même mais presque, une impression renforcée par le fait que ce G3 est en quelque sorte une cabine avancée. L'accès à bord est très aisé car la porte s'ouvre à l'envers. C'est finalement ergonomique et moins contraignant pour les employés qui montent et descendent fréquemment de ce Goupil. A bord, les équipements de série sont bien suffisants et comprennent notamment un anti-brouillard arrière, un bip de recul ou un affichage digital de toutes les informations nécessaires. Côté sécurité, un coupe-circuit et une détection de présence sur le siège conducteur est de série. La position de conduite est bonne et en tout cas bien meilleure pour les personnes de grandes tailles que sur un Piaggio Porter. Le grand et haut pare-brise du G3 permet d'avoir une bonne visibilité générale alors que sur le Porter le montant haut du pare-brise est trop bas et oblige à baisser la tête pour voir ce qui se passe...

Le comportement général du G3 est satisfaisant et correspond à ce qu'on attend de lui : pouvoir se déplacer et transporter des colis sur de petites distances avec des arrêts fréquents. Mais le G3 n'est pas un micro véhicule : il dispose d'une charge utile de 700 kilos, ce que pourraient lui envier quelques classiques utilitaires. Son autonomie est de 100 kilomètres. Aujourd'hui, cette distance parcourue représente une dépense de 1,20 € !

Le G3 existe en deux longueurs. Le G3-S s'affiche à 3,22 mètres et le G3-L prend 50 centimètres de plus pour atteindre 3,72 mètres. Signalons également que le G3 est homologué en véhicule sans permis limité à 25 km/h et en quadricycle lourd, conduisible avec le permis B à une vitesse maximale de 40 km/h.

Goupil G5 E-Hybrid

Le dernier-né de la gamme est le G5. S'il reprend « l'ADN » du G3, ce nouveau véhicule est un modèle bi-mode, basé sur une technologie développée et brevetée par Goupil et dénommée E-Hybrid. Il s'agit donc du premier utilitaire de ce type, fonctionnant en mode électrique ou en mode hybride. Quelques explications s'imposent... Le G5 possède un moteur électrique asynchrone. L'autonomie est de 60 à 80 kilomètres selon les utilisations avec une vitesse maximale de 40 km/h. Le G5 est également équipé d'un moteur thermique 4 temps essence de 505 cm3 développant une puissance de 15 kW à 4400 tr/mn. Ce petit bloc est associé à une transmission à variation continue par courroie (CVT).

C'est le moteur électrique qui assure le démarrage du G5. Dès que ce Goupil dépasse les 25 km/h, le moteur essence prend le relais et fonctionne seul au-delà de 30 km/h. Le couplage de ces deux motorisations permet d'obtenir une propulsion hybride fonctionnant en parallèle et rechargeable. Le passage de l'un à l'autre se fait automatiquement. Au volant, le changement de bruit, du silence de l'électrique à la sonorité habituelle d'un moteur thermique, vous signale le changement de mode de propulsion. L'intérêt d'un tel véhicule est multiple. L'autonomie globale est nettement plus grande : 700 kilomètres, dont 80 sur le seul mode électrique. La vitesse maximale est plus soutenue, de l'ordre de 70 km/h, facilitant l'insertion dans le trafic urbain. Le volume utile de la version fourgon va de 4 à 6 m3 et la charge utile peut aller jusqu'à 500 kilos.

Le Goupil G5 vient épauler son frère G3. A ce dernier, les courtes distances, les centres villes ou les parcs fermés, au G5 une plus grande polyvalence et les applications urbaines et péri-urbaine. Le G5 bi-mode hybride est parfait pour assurer les livraisons urbaines et faire les liaison entre ces centres villes et les bases logistiques situées en périphérie. Sur la route, le G5 s'avère aussi simple à conduire que le G3. Les portes d'accès ont ici une ouverture classique. L'équipement de série comprend des sièges confort sur glissières, un pare-brise chauffant et dégivrant ou encore un écran de contrôle LCD comprenant le compteur de vitesse, le niveau de charge des batteries, ou l'état du niveau d'eau  des batteries. Un commodo commande la marche avant ou arrière.

Un mot sur les prix : comme les Goupil sont fabriqués sur commande et sur-mesure, il ne peut s'agir que de fourchettes. Selon les modèles et les équipements, les tarifs du G3 vont de 18 000 à 28 000 € HT et ceux du G5 de 24 000 à 31 000 € HT.

Par Richard Pizzol – Photos Arnaud Hébert et DR

Goupil G3
Moteur électrique de 5,4 kW
Vitesse maxi : 40 km/h (version qudricycle)
Autonomie : 100 km
Charge utile : 700 kg maxi
Prix : de 18 000 à 28 000 € HT

Goupil G5 E-Hybrid
Moteur électrique de 5,4 kW
Moteur thermique essence 505 cm3 de 15 kW
Vitesse maxi : 70 km/h
Autonomie : 700 km en bi-mode (80 km en mode électrique)
Charge utile : 500 kg maxi
Prix : de 24 000 à 31 000 € HT

 

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