Fiat Doblo Cargo 1.6 Multijet II 105 restylé : fidèle à ses principes
Publié le 30 Avril 2015
Le Fiat Doblo Cargo bénéficie depuis le début de 2015 d’une cure de jouvence qui lui apporte bon nombre d’améliorations, tant sur le plan technique que sur celui du style. Essai la version 1.6 Multijet 105 ch, dans sa configuration « Ecojet ».
Présentation
Nous vous l’avions présenté en statique en décembre dernier, sur son stand du salon de Hanovre. Le voici en « chair et en os », dans la banlieue de Turin qui n’est pas sa terre natale, puisque comme chacun sait, c’est l’usine Fiat de Bursa en Turquie qui assure la production des fourgonnettes du groupe (Doblo et Fiorino, entre autres). Qu’importe, le Doblo restylé assure toujours son « italianité » à travers une personnalité extravertie, construite autour d’une esthétique particulière et, depuis ce restylage, mieux maîtrisée à notre goût. Certes, le Doblo reste un Doblo, mais la refonte de la face avant lui apporte la touche d’élégance qui lui manquait. Capot plus plat, bouclier mieux intégré, calandre plus ouverte, autant de changements qui le rendent visuellement plus posé. De profil ou d’arrière, les modifications sont plus discrètes, mais les faits sont là : le Doblo a gagné en sérieux sans perdre de sa personnalité.
Habitacle
L’habitacle évolue quant à lui profondément, avec une nouvelle planche de bord plus cossue que précédemment, mais ne comportant pas plus d’espaces de rangements. La boîte à gants verrouillable est toujours là (tant mieux), de même que la capucine, fort pratique pour y loger nombre d’objets à l’abri relatif des regards. Mais la grande nouveauté réside dans l’apparition d’une cabine 3 places baptisée « Trio », qui fait l’objet d’une version spécifique (Pack Professional Trio) ou peut-être commandée pour un surplus modique de 290 euros. Elle est composée d’une petite banquette multifonction sensée accueillir deux personnes sur de courtes distances, car le confort est alors très sommaire. Le siège central se replie et peut alors être utilisé comme tablette ou accoudoir. Le siège latéral peut aussi être replié tandis que la cloison arrière pivote pour permettre le transport d’objets longs. Le Doblo se conforme ainsi à ses concurrents de PSA et Renault, qui proposent ce type d’aménagement avec un certain succès.
« La grande nouveauté réside dans l’apparition d’une cabine 3 places baptisée « Trio », qui fait l’objet d’une version spécifique (Pack Professional Trio) ou peut-être commandée pour un surplus modique de 290 euros. »
Info-divertissement
L’info-divertissement à bord bénéficie bien sûr des dernières évolutions du genre, avec un choix de deux systèmes. Le premier regroupe autour d’un écran (pas très grand, d’ailleurs) la radio, un port USB pour le branchement des lecteurs multimédia/iPod, une prise Auxiliaire et la connectivité téléphone mains libres Bluetooth. Le second, appelé UConnect 5, regroupe autour d’un écran tactile de 5 pouces toutes les sources multimédia (Media Player, iPod, iPhone, smartphone) et la radio, qui peut être numérique (DAB) sur demande. Cet UConnect 5 est livré avec le logiciel d’analyse de conduite « Eco:Drive » et les commandes au volant. Enfin, il peut recevoir en option un GPS intégré développé en collaboration avec Tom Tom.
Capacités d’emport
Pas de bouleversement dans le compartiment de charge, qui conserve ses dimensions généreuses (de 3,4 m3 pour le fourgon court, jusqu’à 5 m3 pour le Maxi XL), ses parois presque verticales et une largeur entre passages de roue de plus de 1,23 m qui rend le volume parfaitement exploitable. Le Doblo est vendu en charge utile de 750 kg et, contre 300 euros supplémentaires, on peut bénéficier de la charge augmentée à 1 000 kg. Utile surtout sur les versions Maxi où les capacités d’emport peuvent vite emmener l’aiguille de la balance dans le rouge.
La porte latérale droite de série offre toujours une des meilleures largeurs de la catégorie (700 mm), sa grosse poignée se préempte facilement, et les portes arrière s’ouvrent largement. Bref, le Doblo connaît son métier.
De 75 à 120 ch
Pas moins de 7 moteurs sont disponibles, dont 5 diesels, un essence et un bi-carburant essence/GNV, une spécialité Fiat. Les diesels se partagent entre les 4 cylindres Multijet II 1.3 litre de 75 et 90 ch, 1.6 litre de 100 et 105 ch et 2 litres de 135 ch. Côté essence, le 1.4 litre est disponible en 95 ch et 120 ch en version Turbojet. C’est ce Turbojet qui est disponible en bi-carburation essence/GNV. On a donc l’embarras du choix, même si dans la pratique, on le verra plus loin, le 1.6 Multijet II constitue à bien des égards la proposition la plus équilibrée. Il est disponible, ainsi que le 1.3 90 ch, en version « Ecojet » équipée d’un Start&Stop, de pneumatiques à faible résistance au roulement, d’un alternateur intelligent (qui ne fonctionne qu’en cas de besoin), d’une pompe à huile à cylindrée variable et d’un kit aérodynamique. L’ensemble pouvant faire économiser entre 12 et 15% de carburant, pour des émissions normalisées en baisse de 12 g/km – 124 au lieu de 136 g/km (et 11 g/km d’économisés sur le 1.3 90 ch, avec 115 g/km contre 126). Dans les deux cas, le surcoût à l’achat est de 550 euros.
« La version 1.6 Multijet II 105 ch sort nettement du lot. C’est de loin la plus homogène et elle s’impose pour tous les usages sortant d’un cadre strictement urbain. »
Sur la route : Ecojet 105 ch
C’est avec cette version 1.6 Multijet II Ecojet 105 ch que nous avons commencé notre périple. Véhicule à mi-charge, nous voici partis sur les routes et autoroutes de la grande banlieue de Turin. S’agissant d’un « simple » restylage, l’ergonomie du véhicule est celle que nous connaissons déjà, avec des sièges avant décalés vers le centre de l’habitacle, et un immense espace au-dessus de la tête, typique de ce véhicule. On peut trouver mieux ailleurs... L’amélioration la plus importante concerne la commande de la boîte manuelle à 6 rapports, désormais rapide, douce et précise. Les investissements consentis à ce niveau par Fiat sont donc tout bénéfice pour l’utilisateur. Autre progrès notable : la réponse de ce diesel 1.6 Multijet, dont la mollesse à bas régime a totalement disparu. Là encore, il semble que les modifications portées au niveau de l’injection, avec notamment l’adoption d’une rampe haute pression de dernière génération, ait porté ses fruits. Et comme la direction à assistance électrique est toujours aussi agréable, la conduite de ce Doblo 105 ch se révèle une expérience agréable. Côté consommation, nous avons relevé 8,4 litres aux 100 km en conduite dynamique, en exploitant toutes les possibilités du véhicule, et 6,1 litres aux 100 km en conduite sage. Correct.
Sur la route : Multijet II 75 ch
Nous avons poursuivi la seconde partie de nos essais avec le 1.3 Multijet II de 75 ch, qui constitue la nouvelle entrée de gamme du Doblo. Fiat la met d’ailleurs en avant au travers d’une offre de lancement alléchante qui tourne autour de 10 000 euros, ristourne commerciale et offre de reprise incluses. Soit environ 8000 euros de moins qu’au prix catalogue ! Pour ce prix, cette entrée de gamme est loin d’être ridicule sur le plan de l’équipement puisque qu’elle dispose du pack USB Clim. En revanche, le petit diesel est à la peine dans les moindres relances, et n’est pas aidé par une boîte à 5 rapports à l’étagement trop long. Bref, il conviendra pour un usage exclusivement urbain. La version 90 ch de ce même diesel n’apporte guère plus de consolation, si ce n’est un peu plus d’allonge sur route. Mais il reste tout aussi rugueux en usage courant. Sur ce plan, les versions basses du Renault Kangoo 1.5 dCi se révèlent plus homogènes. Seule consolation, ce Doblo 1.3 Mulijet 75 ch nous a gratifié d’un 7,4 litres aux 100 km sur notre trajet essentiellement urbain, mené sans considération d’économie de conduite.
Bilan
Le Doblo « 2015 » revient dans la course sur le plan de la présentation et du confort de conduite. Comme ses tarifs augmentent peu (de l’ordre de 300 euros en moyenne), il reste toujours très bien placé sur ce plan face à la concurrence. La version 1.6 Multijet II 105 ch sort nettement du lot. C’est de loin la plus homogène et elle s’impose pour tous les usages sortant d’un cadre strictement urbain. La nouvelle cabine 3 places, disponible contre moins de 300 euros HT, se contente d’une petite banquette basique et peu confortable, mais elle a le mérite d’exister. Pour le reste, le Doblo reste ce qu’il a toujours été : une fourgonnette aux capacités d’emport de premier ordre - surtout dans sa version Maxi XL - fiable et économique à l’usage.
Jérôme Guet
EN BREF
Moteur : 1.6 turbo-diesel, 105 ch, 290 Nm
Consommation mixte : 5,2 l/100 km, 136 g/km
Volume utile : 4,2 m3
Charge utile : 750 (1 005 kg en option)
Prix : à partir de 18 280 € HT