Interview de Stéphane Ficarelli, Directeur général d’Iveco France
Publié le 04 Novembre 2011
A l’occasion de la commercialisation du nouveau Daily, rencontre avec Stéphane Ficarelli, Directeur général d’Iveco France. Celui nous parlera de ses nouvelles responsabilités et des investissements pris par Iveco pour ce nouvel utilitaire.
- En plus de votre « casquette » de patron d’Iveco France, vous avez récemment récupéré de nouvelles responsabilités au sein d’Iveco France…
Je prends désormais directement en charge la partie « Services » ainsi que les activités Vente des bus et camions. Dans la période économique difficile que traverse l’économie, le fait d’avoir 35 ans de maison a sans doute facilité cette décision au niveau du groupe ! Et puis, j’aime vendre, c’est mon métier, et l’on ne vend pas des camions ou des bus comme on vend des utilitaires. Ce sera forcément enrichissant.
- Iveco annonce 100 millions d’euros d’investissements pour le nouveau Daily Euro 5, mais les changements restent pourtant très discrets sur le plan esthétique…
Les clients vont surtout remarquer le face-lift de la partie avant, ainsi que les améliorations portées dans la cabine. Le montant des investissements s’explique par les investissements industriels sur les chaînes pour produire les nouveaux moteurs et les nouvelles boîtes. Cela, les clients de s’en rendent compte qu’en conduisant le véhicule !
- Les adaptations carrosseries connaissent-elles des évolutions ?
Très peu, dans la mesure où nous conservons les mêmes empattements et les mêmes longueurs carrossables. Le seul gros changement a concerné l’an dernier l’arrivée du 7 tonnes, qui nous permet de faire plus de 400 ventes supplémentaires de Daily chaque année.
- Le « petit » Daily 2,8 tonnes 7 m3 est-il toujours au catalogue ?
Bien sûr, même si c’est compliqué, car son poids le handicape par rapport à des fourgons plus « VP ». Nous allons essayer de travailler davantage sur cette gamme 2,8 tonnes, même si nous avons conscience qu’on ne fera pas de gros volumes sur ce créneau.
- Le fait que le Daily ait une image « BTP » ne joue pas en sa faveur en entrée de gamme légère…
C’est sûr, mais cette image fait aussi la force du Daily ! Cela veut dire qu’il est capable de travailler dur, qu’il supporte la charge et qu’il démarre par tous les temps.
C’est pour cela que le Daily bénéficie d’une excellente cote. Celle-ci est renforcée par les évolutions que nous apportons au produit tous les deux ans. Nous conservons aussi notre clientèle de loueurs qui nous permet de faire rouler un grand volume de véhicules neufs sur la route. C’est aussi un excellent vecteur d’image.
- Vous proposiez déjà depuis deux ans une gamme Euro 5 « Eco Daily », parallèlement à la gamme classique Euro 4. Quel a été son accueil ?
Elle avait le mérite d’exister, mais comme elle induisait un surcoût par rapport à l’Euro 4, les ventes de cette gamme sont restées modestes. Ce qui n’empêche que les clients étaient sensibles à cette proposition. C’est pourquoi je suis très optimiste quant à la généralisation de l’Euro 5 sur toute notre gamme. Cela se traduira certes par un petit surcoût, mais c’est le sens de l’histoire…
- Pour vous, qu’est-ce qui caractérise les produits Iveco par rapports à leurs concurrents ?
Ce qui nous identifie plus que tout, c’est notre côté « super spécialiste » du métier. Nous ne faisons pas des volumes immenses, mais les professionnels nous reconnaissent de vraies compétences, et c’est essentiel.
- Comment évolue le marché de l’utilitaire léger actuellement ?
Le marché à fin août était toujours bon en France, avec une progression de plus de 40% en gamme légère, de 45% en gamme moyenne et de 60% en gamme lourde. Le mois de septembre donne des signes de ralentissement, et, même si la progression va se tasser en fin d’année, on finira probablement sur des volumes proches de ceux de 2008. Nous devrions vendre autour de 17 000 Daily cette année, et couvrir entre 21 et 22% de part de marché.
- Comment se répartissent les ventes entre fourgons et châssis cabine ?
La proportion entre Daily fourgon et Daily châssis cabine est de 20/80, alors que le marché global est plutôt autour de 45/50. Le fourgon est un peu handicapé par son poids, mais on espère beaucoup du fourgon 3.0 litres 204 ch, bien adapté aux messageries express.
- Quelle est la proportion des ventes de Daily via le réseau Fiat Professional ?
Très peu. En revanche l’inverse fonctionne bien ! C’est-à-dire que nous avons des distributeurs Iveco (au nombre de 11) qui vendent la gamme Fiat Professional avec d’excellents résultats. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est notre cœur de métier de vendre des fourgons et des adaptations bennes. Et, côté service après-vente, notre réseau calibré pour les professionnels fait le reste.
- Quelques mots sur le réseau Iveco aujourd’hui ?
Nous avons 39 concessionnaires et 6 filiales. En comptant les points services, cela nous fait une capillarité d’environ 280 points, ce qui est suffisant. De plus, notre réseau est très stable, ce qui est un bel atout actuellement.
Propos recueillis par Jérôme Guet
Propos recueillis par Jérôme Guet