Renault Kangoo Express restylé : les dents longues

Publié le 26 Septembre 2013

On ne présente plus le Kangoo tant il fait partie de notre quotidien. Sauf que cette version restylée impose de réviser l’adage. En effet, derrière son nouveau visage, la fourgonnette star de sa catégorie évolue plus profondément qu’il n’y paraît.

 

Le Kangoo change, donc. Dans les pages précédentes, vous avez pu découvrir toutes les modifications que Renault a portées à sa fourgonnette préférée. Place maintenant à la prise en main. Pour l’occasion, c’est à quelques encablures de l’usine où il est fabriqué (MCA Maubeuge), qu’il nous a été donné d’étrenner le Kangoo restylé. Petites routes de campagne et traversées de villages serviront de toile de fond.

Nous optons pour la motorisation intermédiaire dCi 90, qui prend l’attribut de « Energy » et reçoit le label maison « Eco 2 » lorsqu’il reçoit, entre autres, le système de coupure et redémarrage automatique du moteur dans les embouteillages. Un dispositif que nous aurons peu l’occasion de tester sur cet essai, assez cependant pour apprécier sa discrétion. Mais revenons auparavant sur les premières impressions, souvent « fatidiques » pour l’idée qu’on se fait par la suite du véhicule. Comme rappelé par ailleurs dans ce dossier, Renault a soigné la qualité perçue du véhicule. Cela ne saute pas aux yeux de l’extérieur, même si la peinture et l’assemblage des différents panneaux ne souffrent pas la critique. Mais la porte coulissante fait toujours un peu « légère » comparé à celle d’un Citroën Berlingo par exemple, et claquer la porte conducteur (ou passager) lorsque la vitre n’est pas complètement relevée engendre encore des résonances. Ces réserves faites, on apprécie la nouvelle face avant, tant dans sa personnalité que dans le soin porté à sa réalisation, même sur cette version utilitaire à bouclier non peint.

Du mieux dans l’habitacle

A bord, l’évolution est plus nette et, c’est important, elle va dans le bon sens ! Cela commence par le volant (celui du Scénic), nettement plus élégant que le précédent. Et cela continue par le nouvel aménagement de la partie centrale de la planche de bord, plus nette dans son organisation et plus « VP » dans sa réalisation, surtout lorsqu’elle reçoit comme ici l’écran tactile au look de « tablette », qui fait déjà fureur dans la nouvelle Clio. Bref, le Kangoo prend un coup de jeune. Certes, l’instrumentation reste analogique (il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement) et l’écran rouge de l’ordinateur de bord commence à dater (la concurrence ne fait pas mieux). Mais pour le reste, le Kangoo nouvelle mouture s’est bonifié. De plus, Renault a gardé les bonnes idées, comme le frein à main façon aviation, pratique à tirer, et les multiples espaces de rangements disséminés dans l’habitacle.

Le système multimedia a pour première qualité d’être simple à utiliser, l’ergonomie de l’écran étant un modèle du genre avec son menu principal inspiré de la façade d’un smartphone. En revanche, l’écran, qui est inséré dans la planche de bord, est plus éloigné du conducteur que dans la Clio, où il est fixé en façade. Il faut donc tendre le bras pour profiter de sa fonction « tactile », ou se rabattre sur la commande déportée.

Les sièges apportent un bon maintien et la position de conduite, toujours d’actualité, se distingue surtout par l’excellente visibilité panoramique dont dispose le conducteur, la rétrovision n’étant pas en reste avec des rétroviseurs à la taille généreuse et bien positionnés. Notre véhicule était de plus équipé de vitres au niveau de la cloison et des portes arrière.

Côté compartiment de charge, on ne relève pas de changement particulier. Il faut dire que le Kangoo Express est toujours aussi bien armé en la matière, avec un espace de chargement aux formes cubiques, grâce à ses parois presque verticales, à ses ouvertures de portes latérales généreuses, et à un seuil de chargement relativement bas. Bien vu aussi, les palettes de déblocage des portes pour l’ouverture à 180° qui éliminent tout risque de se pincer un doigt.

Cabine 3 places

L’autre grande nouveauté sur le Kangoo restylé concerne l’arrivée au catalogue d’une cabine 3 places, facturée 290 € HT. Pour ce prix, on dispose d’une banquette passager pouvant accueillir deux adultes dans de relatives bonnes conditions. Pour assurer une largeur utile maximale, la contre-porte droite est spécifique, avec des galbes plus creusés. L’assise se relève pour donner accès à un coffre de rangement assez profond pour accueillir un casque de chantier. Casque qui, soit dit en passant, peut aussi être logé dans la boîte à gants. Dommage qu’il n’ait pas été jugé utile de recouvrir les dessous de l’assise, dont la mousse à nu contredit tous les discours du constructeur sur la « qualité perçue ». Les responsables de Renault n’ont pas caché que ce défaut pourrait être rapidement corrigé. Nous, on est pour, quitte à voir le prix de l’option augmenter de 10 ou 20 euros, car ce détail fait « désordre » dans un habitacle qui, par ailleurs, a bien progressé en termes de présentation. Dernier point concernant cette banquette : son dossier rabattable en deux parties permet de transformer celle qui est la plus proche du conducteur en table écritoire légèrement surélevée. Bref, hormis notre réserve concernant la finition des « dessous », cette cabine 3 places, vendue qui plus est à un prix honnête, est très recommandable.

Sur la route

Un Kangoo, même restylé, reste un Kangoo ! On retrouve donc l’impression un peu particulière de conduire un monospace, due à l’imposante planche de bord et à la position légèrement relevée des sièges. La commande de boîte positionnée à mi-hauteur tombe naturellement en main et la direction à assistance électrique est toujours aussi légère à manier à l’arrêt. Un avantage non négligeable quand on est appelé à manœuvrer plusieurs dizaines de fois par jour. Le diesel s’ébroue dans une relative discrétion. Après quelques kilomètres, on ne décèle pas de changement majeur par rapport à la précédente mouture, sinon que les vibrations du moteur semblent mieux filtrées et qu’un indicateur lumineux incite le conducteur à passer rapidement le rapport supérieur, généralement dès les 2 000 tr/mn atteints. Malgré la lest embarqué à l’arrière, le véhicule est imperturbable sur ses appuis et la direction fait montre d’une précision que certains « VP » pourraient lui envier. En résumé, le Kangoo restylé reste un des utilitaires les plus plaisants à conduire du moment, surtout dans cette version dCi de 90 ch et de 200 Nm, à l’aise en toutes circonstances.

Version Z.E.

La version électrique Z.E. est bien sûr reconduite. Elle bénéficie de l’ensemble des améliorations de la gamme thermique et se distingue extérieurement par le traitement bleuté de certaines surfaces (logo, jonc de calandre, etc.). A noter que le prise de recharge migre de l’aile vers le centre de la calandre, plus précisément derrière le gros losange qui devient pivotant pour la circonstance.

Sur la route, cette version électrique est toujours aussi agréable à conduire, grâce au couple maximal disponible dès les premiers tours de roue (c’est un des avantages du moteur électrique). De fait, le véhicule est vif en ville, tout en étant bien sûr silencieux. Le système de recharge automatique au lever de pied crée un frein moteur puissant. Avec un peu d’habitude, on arrive à ne quasiment plus utiliser la pédale de frein. Sympa, surtout que c’est pour la bonne cause, puisque plus on lève le pied, plus on augmente l’autonomie ! Celle-ci s’établit autour de 80 km réels, à condition, bien sûr, de ne pas rouler que sur autoroute et « pied dedans ». Mais là n’est pas la vocation de ce véhicule. Enfin, contrairement à la berline Zoé, le Kangoo Z.E. peut se recharger à une prise classique (en 8 heures environ). Renault a déjà produit plus de 10 000 Kangoo Z.E., essentiellement pour des grandes entreprises ou des collectivités. Mais cela ne doit pas cacher le fait que ce véhicule peut aussi répondre au besoin de nombreux artisans et petites entreprises.

Bilan

Il n’y a guère d’objection à formuler sur le fond : Renault connaît bien son sujet et cette nouvelle série de Kangoo en est la parfaite illustration. Quelques détails devront être encore soignés (notamment au niveau de la finition de la banquette 2 places) pour justifier pleinement des tarifs qui n’ont rien de « low cost ». Notre véhicule d’essai, certes bien présenté et bien équipé, s’affiche quand même 18 450 € HT, sans même tenir compte de son « Pack navigation R-Link », facturé en sus 590 € HT. Les prix commencent heureusement bien plus bas (voir encadré) pour une version plus standard. Renault rétorque que, malgré les améliorations apportées au Kangoo, ses tarifs sont restés stables. Ce qui est vrai et fait que, probablement, cette fourgonnette phénomène a toutes les chances de conserver sa place traditionnelle au sein de la catégorie : la première.

Texte : Jérôme Guet - Photos : Georges Cousseau

 

En bref

Kangoo Express 1.5 Energy dCi 90 L1 Extra

Moteur : 1.5 turbo-diesel, 90 ch, 1 461 cm3

Transmission : boîte mécanique 5 vitesses

Consommation : 4,3 l/100 km, 112 g/km de CO2, Stop & Start

Volume utile : 3 m3 – Charge utile : 650 kg

Prix : 18 450 € HT

 

La gamme et les prix

Le Kangoo Express restylé propose une gamme très vaste, composée de 3 longueurs de carrosserie (L0 Compact, L1 et L2 Maxi) affichant des volumes utiles standards compris entre 2,3 et 4 m3.

Kangoo Express Compact (prix en € HT)

dCi 75 Access – 129 g/km de CO2 : à partir de 12 950

dCi 75 – 123 g/km de CO2 : à partir de 13 200

Energy dCi 75 – 116 g/km de CO2 : à partir de 15 550

dCi 90 – 123 g/km de CO2 : à partir de 15 950

Energy dCi 90 – 116 g/km de CO2 : à partir de 16 150

Kangoo Express (prix en € HT)

Energy TCE 115 : à partir de 14 500

1.6 16v 105 – 180 g/km de CO2 : à partir de 13 500

dCi 75 Access – 129 g/km de CO2 : à partir de 14 500

dCi 90 Access – 129 g/km de CO2 : à partir de 16 400

dCi 75 – 119 g/km de CO2 : à partir de 16 050

Energy dCi 75 – 112 g/km de CO2 : à partir de 16 250

dCi 90 – 119 g/km de CO2 : à partir de 16 650

Energy dCi 90 – 112 g/km de CO2 : à partir de 16 850

dCi 110 – 119 g/km de CO2 : à partir de 18 450

Energy dCi 110 – 112 g/km de CO2 : à partir de 18 650

Kangoo Express Maxi Grand Volume (prix en € HT)

dCi 90 Access – 135 g/km de CO2 : à partir de 17 700

dCi 90 – 130 g/km de CO2 : à partir de 17 950

Energy dCi 90 – 123 g/km de CO2 : à partir de 18 150

dCi 110 – 123 g/km de CO2 : à partir de 19 750

Energy dCi 110 – 119 g/km de CO2 : à partir de 19 950

Kangoo Express Maxi Cabine Approfondie (prix en € HT)

dCi 90 Access – 135 g/km de CO2 : à partir de 19 000

dCi 90 – 130 g/km de CO2 : à partir de 19 250

Energy dCi 90 – 123 g/km de CO2 : à partir de 19 450

dCi 110 – 123 g/km de CO2 : à partir de 21 050

Energy dCi 110 – 119 g/km de CO2 : à partir de 21 750

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